Auteur : Stefan Zweig

Pages : 117

ISBN : 978-2-234-05214-7

Prisonnier des nazis, Monsieur B., en dérobant un manuel d’échecs, a pu, à travers ce qui est devenu littéralement une folle passion, découvrir le moyen d’échapper à ses bourreaux. Libéré, il se retrouve plus tard sur un bateau où il est amené à disputer une ultime partie contre le champion Czentovic. Une partie à la fois envoûtante et dérisoire…Quand ce texte paraît à Stockholm en 1943, Stefan Zweig, désespéré par la montée et les victoires du nazisme, s’est donné la mort l’année précédente au Brésil, en compagnie de sa femme. La catastrophe des années quarante lui apparaissait comme la négation de tout son travail d’homme et d’écrivain. Le joueur d’échecs est une confession à peine déguisée de cette désespérance.

Note

En commençant ce maigre livre, on ne peu que se dire – de façon tout à fait logique – que le récit doit sûrement être trop bref, voir même trop simple pour être appréciable. Mais il n’en est rien ! Écrit sous forme de nouvelle, cette histoire ne perd pas de temps avec des détails inutiles. En quelques pages, Zweig nous transporte littéralement ailleurs.

Soyons clair tout de suite, Le joueur d’échecs ne traite pas de la technique du jeu d’échecs à proprement parler. On peut parfaitement lire ce livre en étant néophyte dans le domaine et l’apprécier à sa juste valeur. Toutefois, il est certain qu’une personne ayant un minimum de connaissance sur le sujet comprendra le langage si particulier de ce jeu et ne percevra donc pas ce charabia comme étant inutile. Néanmoins, l’auteur utilise une écriture simple qui plaira à tous, tout en étant à la fois raffinée et remarquable.

En fait, il s’agit plutôt d’un condensé de nature humaine. Le côté psychologique des personnages est très bien représenté et permet au lecteur de s’intéresser vivement à ceux-ci. Il est incroyable de voir jusqu’où l’auteur pousse le récit sur un tel sujet. Au final, l’affrontement des deux personnages principaux n’en est que plus intéressant puisque chacun possède un rapport différent avec les échecs ; pour l’un c’est la réussite absolue alors que pour l’autre c’est un rappel difficile des souvenirs du passé.

L’histoire traite donc de la folie humaine. Cette folie qui a fort probablement gagné l’auteur pour ensuite le pousser au suicide. Pas de doute, Stefan Zweig transmet un message ; son point de vue sur un sujet qui lui tenait beaucoup à cœur, à savoir sa vision de notre propre monde… Un message de désespoir.

Ce genre d’histoire ne peut que rester en mémoire une fois la lecture terminée. On se pose des questions sur la folie humaine mais aussi sur les possibilités presque infinies que possède l’esprit de l’homme. Mais est-ce que cette petite histoire aurait connue une aussi grande popularité si l’auteur ne s’était pas suicidé juste avant qu’elle ne soit publiée ? J’imagine que la réponse à cette question reste mitigée. Toutefois, pas de doute possible, ça pousse à réfléchir. On peut donc dire mission accomplie puisqu’en plus de posséder une écriture intéressante, cette nouvelle transporte un sombre message…
C’est une lecture rapide qui se laisse lire mais qui possède une belle qualité littéraire. À découvrir !

29/01/2012

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