Auteur : Christian Boivin

Pages : 232

ISBN : 978-2-89786-152-0

Trois individus qui trempent dans le voyeurisme, la pornographie, le cannibalisme et la nécrophilie.

Une étudiante universitaire menant une vie bien rangée qui se retrouve à la morgue après avoir consommé du Flakka.

Un tueur à gages qui revient dans sa ville natale afin de mettre sa soeur en terre et qui découvre de troublantes vérités à son sujet.

Une rousse excentrique à la libido débridée et dénuée de tout sens moral, capable de pervertir les âmes les plus pures.

Note

Cette série des Contes Interdits m’aura écorché plus d’une fois lors de mes lectures. Et ce conte, cette version de Christian Boivin de l’histoire des trois petits cochons, ne fait pas exception. Le grand méchant loup est encore méchant, quoique différemment, mais les trois petits porcelets n’ont rien de naïf et ne sont certes pas aussi innocents que dans le joyeux conte de notre enfance !

Entendons-nous tout de suite, cette version est largement inspirée du conte original. On y retrouve quelques clins d’œil par-ci et par-là, mais sans plus… presque de façon abstraite. Du moins, lors de la première moitié du roman. Par la suite, tout se met en place gentiment (bien que le terme n’est peut-être pas exact !) et le lecteur prend plaisir à se rendre compte de qui est qui dans l’histoire. Et là ça devient intéressant !

La brutalité que l’on retrouve dans les autres Contes Interdits se traduit ici de façon un peu différente. L’auteur tire profit à installer un rythme qu’il manie parfaitement, le récit passant habilement du présent au passé au fil des chapitres, permettant ainsi de bien comprendre toute l’ampleur de l’histoire. Les scènes d’horreurs ne se chevauchent pas d’une page à l’autre comme c’est souvent le cas dans les autres romans de la série. Mais ne vous y trompez pas, il y a bel et bien des scènes gores qui parsèment le roman, mais celles-ci n’empiètent pas sur l’histoire. De ce point de vue, je dirais donc que ce roman est peut-être le moins horrible à lire… bien qu’il faut avoir le cœur bien accroché par moment !

Le style littéraire de Christian Boivin est très concis et précis dans les choix de mots employés. Le texte est très fluide et la lecture en est bien plaisante malgré les thèmes abordés. Entre pornographie et voyeurisme, entre cannibalisme et nécrophilie, l’auteur nous mène carrément par le bout du nez en nous accrochant presqu’immédiatement par tant de sujet difficiles et pourtant si bien appliqués. Les mots sont justes et, inévitablement, les images envahissent notre tête, nous donnant parfois l’impression d’être carrément sur place au moment où la scène se déroule. Si parfois certains passages peuvent nous donner des sensations dans le bas ventre (après tout je suis un homme, je suis tellement prévisible), le chapitre suivant nous remet bien vite les deux pieds sur terre en nous faisant frissonner d’horreur. Passer d’un frisson de plaisir à un frisson de terreur est pour le moins déstabilisant.

Le pari est donc gagné de la part de l’auteur qui réussit un beau petit tour de force avec ce roman ! J’ai beaucoup aimé sa plume et je n’ai pas le choix de me tourner vers d’autres de ses écrits, car ma curiosité a été piquée de façon presque déconcertante !

Bon, maintenant je me réjouis presque d’avoir lu ce roman en plein hiver… parce que l’hiver on ne boit pas de thé glacé… Oui, je sais, vous ne comprenez pas. Mais les personnes qui ont lu cette histoire sauront de quoi je parle !

02/02/2018
1 réponse
  1. Karyne
    Karyne dit :

    J’ai eu beaucoup d’attente envers celui-ci. Je ne peux pas dire qu’elles n’ont pas été comblé mais j’aurais aimé plus de profondeur dans chacun des vices. À chaque fin de chapitre j’avais l’impression que l’histoire était sur le tremplin et hésitait à se jeter à l’eau. Même je me demande si ce n’était pas le but ultime de la chose.

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