Auteur : Éric Gauthier

Pages : 608

ISBN : 978-2-89615-073-1

Clovis Thériaud n’est pas près d’oublier la nuit qu’il vient de vivre. Avant qu’il ait pu remplacer les suppresseurs protégeant les locataires de son immeuble des perturbations magiques, un fantôme est apparu chez lui. Pire : l’apparition lui a confié une mission, celle de transmettre un message à une certaine Corinne dont Clovis n’a jamais entendu parler.

Oscar Martel, le nouveau président de la Commission d’urbanisme de Montréel, n’est pas inquiet malgré la mort subite de son prédécesseur. Grâce aux douze ancres qui entourent l’aire neutre du mont Réel, les Montréelois n’ont rien à craindre du potentiel magique de l’eidosphère. C’est donc avec stupeur que Martel apprend, au milieu de la nuit, la disparition d’un pâté de maisons entier du quartier Grandvilliers – et de tous ses habitants !

Pour Léopold Sanschagrin, un mage au passé de rebelle qui habite l’immeuble de Clovis, les perturbations qui ont secoué Montréel ne peuvent avoir qu’une origine commune. Tout en aidant le jeune concierge dans sa quête, Sanschagrin s’inquiète du sort des disparus et de celui de tous les Montréelois… car pour lui comme pour Martel ou le groupe des spektres, il ne fait aucun doute que l’avenir de Montréel est en jeu !

Note

Éric Gauthier met ici en scène la ville de Montréal mais revisité à sa façon. Les lecteurs du coin auront quelques repères pour le nom de certaines artères, mais là s’arrête la comparaison puisqu’un voile de magie recouvre presque tout, si ce n’est des illusions et protections magiques qui sembles la mode chez les mages.

Ce roman n’est pas une lecture facile. Parfois on a l’impression que ça saute d’un sujet à l’autre, surtout en début de roman. Le lecteur est plongé immédiatement dans ce monde où la magie est chose normale, sans préambule d’aucune sorte, ce qui rend la lecture quelque peu fastidieuse en premier lieu. Le lecteur est d’abord décontenancé, puis découvre petit à petit une histoire fascinante dans sa complexité et se laisse emballé par la magie du récit. La magie opère.

Si les personnages nous semblent bien froid en début de roman, une certaine connivence s’installe tranquillement entre eux et le lecteur pour finalement les apprécier à leur juste valeur. Au final ils sont très bien travaillés et possèdent une profondeur intéressante. Ils dégagent aussi un certain humour qui saura plaire inévitablement au lectorat, même le plus coincé.

Il y a bien quelques lacunes hormis les longueurs, mais elles font bien piètre figure devant les prouesses de l’auteur pour rendre plausible son histoire et l’énergie magique qui s’en dégage. Le style littéraire est vraiment très intéressant alors qu’on découvre (en tout cas pour moi) le talent de conteur d’Éric Gauthier. Il n’y a pas à dire, il est doué! Il y va d’une inventivité et d’un imaginaire sans borne pour permettre au lecteur de bien s’intégrer dans son monde. C’est captivant, bien qu’un peu lent par moment, mais j’en redemanderais bien volontiers tant cette lecture a su me fasciner. En fait, je crois que j’aurais surtout aimé que le côté mystérieux et magique soit plus exploité, j’aurais aimé en savoir tellement plus!

Éric Gauthier a reçu le prix Boréal (Meilleur roman de science-fiction, de fantastique ou de fantasy en français) pour ce roman et c’est amplement mérité. Je ne connaissais pas cet auteur, mais maintenant il me tarde de découvrir ses autres œuvres. Si elles sont un tant soit peu aussi intéressantes que l’histoire de Montréel, je suis certain que je passerai un bon moment de lecture!

10/01/2017

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