Auteur : P.-J. Hérault

Pages : 475

ISBN : 978-2-8112-0918-6

La Terre est condamnée par sa propre folie.
Réfugiés sur la planète Vaha, Cal et son ami Giuse décident de guider l’évolution de ses habitants pour leur éviter un sort funeste. Ils disposent de pouvoirs quasi divins grâce à leurs alliés, un ordinateur géant et des robots surpuissants.

La Base où ils sont en hibernation les tire brutalement de leur sommeil?: une mystérieuse maladie décime la population, tandis que des pillards fanatiques massacrent les survivants. Mais un problème plus grave attend Cal et Giuse, quand les anciens maîtres de la planète viennent tout à coup réclamer leur dû…

Parues pour la première fois à la fin des années ’70, les nouvelles de la saga Cal de Ter de P.-J. Hérault ont alors fait bien jaser. Au tournant des années 2010, les éditions Milady ont eu la brillante idée de regrouper les sept romans que compte la saga en trois volumes. C’est donc de cette façon que je lirai ces romans. Ce troisième et dernier intégrale regroupe deux nouvelles ; Chak de Palar et Cal et Giuse de Ter. Qui plus est, cette version comprend aussi deux nouvelles inédites.

C’est avec plaisir que j’ai commencé ce troisième intégrale de la saga Cal de Ter. Heureux de retrouver ce vieil ami que j’ai immédiatement apprécié en débutant cette grande histoire. Heureux de retrouver cet homme qui a survécu a tant de bouleversements et de guerres au fil des siècles pour permettre aux habitants de la planète – les Vahussis – de prospérer en paix en les empêchant autant que possible de commettre les mêmes erreurs que les humains il y a si longtemps de ça déjà. Erreurs qui a mené à la destruction de la planète Terre et de ses habitants.

Encore une fois, le style de l’auteur ne m’est pas indifférent. Il joue habilement de la plume pour rendre le récit le moins difficile à suivre possible. L’écriture est simple et fluide et mêmes les développements techniques (après tout, c’est de la science-fiction !) ne sont pas lourds durant la lecture. Tout coule de source et les pages tournent rapidement. On pourrait y voir là une lacune dans le style – certains doivent forcément le penser. Tout est souvent un peu trop facile pour nos personnages et le récit est raconté tellement rapidement, sans anicroches (ou très peu) … Néanmoins, je crois que c’est là la force de l’auteur, à savoir réussir à nous transmettre une histoire aussi complexe et pourtant sans jamais y ressentir de lourdeur au niveau du récit.

Cette saga m’aura fait vivre tout un tas d’émotions. La destruction de la Terre, en premier lieu, par des missiles nucléaires, a de quoi inquiéter toute personne vivant à notre époque avec la panoplie de test qu’effectue la Corée du Nord ces dernières années. Voilà justement ce que cherche à faire Cal en effectuant des changements à l’évolution des Vahussis au fil des siècles sur la planète Vaha : empêcher d’en arriver là…

Cette saga m’a littéralement surpris. Tout au long des trois intégrales. Cette histoire mérite réellement qu’on s’y attarde car il y a entre ces pages un avertissement qu’il ne faut pas prendre à la légère. Et quand la politique s’en mêle, en fin de roman, il y a de quoi se poser plusieurs questions sur nos agissements en tant qu’être doté d’une grande intelligence. Est-ce qu’intelligence doit absolument être synonyme de guerre ? Et si c’était nous le problème ?

03/03/2018

 » Si je n’étais pas intervenu il y a une heure, toute la planète ressemblerait à ce qui reste des deux îles touchées par des missiles, une dans chaque camp. Toute la planète serait moribonde ! Les objectifs visés, d’abord, seraient pulvérisés, les villes, les régions industrielles. Puis un nuage radioactif serait en train de se former au-dessus de vos têtes, partout, et personne ne pourrait y échapper.
Personne… hormis une poignée d’entre vous : les hommes politiques des gouvernements et des états-majors généraux, c’est-à-dire les hommes qui ont donné l’ordre de lancer ces missiles et qui se sont, eux, réfugiés dans des abris spéciaux ! Les responsables seraient à l’abri pendant que vous, les populations, seriez en train d’agoniser… Alors que c’est vous qui avez élu ces incapables ! Et vous n’avez rien fait, rien dit en les voyant agir ainsi ? La multiplication des ogives nucléaires et des missiles vous laisse indifférents ? Vous n’êtes pas descendu dans les rues ? Vous méritez bien ce qui vous arrive, bon Dieu !
(…)
Il faut des hommes politiques. Mais ils doivent être des gestionnaires, rien d’autre ! Ce sont les peuples qui doivent prendre les décisions, puisque ce sont eux qui paient les pots cassés. Vous auriez dû apprendre cela il y a longtemps !
 »

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