Auteur : Stephen King

Pages : 244

ISBN : 2-7242-6519-X

Charles Decker est, en apparence, un petit lycéen américain bien tranquille. Mais, entre un père violent qu’il déteste et une mère fragile, il rage a froid. Un jour, cette rage éclate et il abat, d’un coup de revolver, sa prof de maths. Puis, il s’empare du pouvoir, autrement dit, il prend sa classe en otage. Il va alors contraindre ces condisciples a se livrer a un déballage furieux, a se débarrasser de toutes les haines accumules en secret : contre les parents, la société corrompue, l’école pourrie, la lâcheté et l’incompréhension des adultes.

Note

En ces temps où les fusillades chez nos voisins américains sont de plus en plus fréquentes, je me suis dis :  » Pourquoi ne pas lire un livre du King qui traite de ce sujet ?  » J’ai donc choisi celui-ci en me disant que ça devrait un sujet intéressant pour une histoire de cet auteur. Je n’ai pas été déçu, mais j’avoue avoir été fortement ébranlé par ce roman !

Ébranlé serait peut-être un peu fort tout de même. Je dirais peut-être plus que j’ai été déstabilisé par cette lecture. En fait, je ne m’attendais pas du tout à ça. Un roman portant le titre de Rage et qui raconte l’histoire d’un jeune homme qui fait parler son flingue en pleine classe ne pouvait être qu’une boucherie sans limite. Mais non. Ici le King y va de façon plus subtil. Le récit se verra être un huis clos où chaque élève de la classe sera poussé à partager ses souvenirs, ses peurs, ses hontes ou même ses désirs. Bref, voilà tous le contraire de ce que j’attendais d’une prise d’otage. Mais comme c’est du King, il ne faut pas s’étonner d’une telle tournure et on voit vite le récit se transformer en confessions qui, au final, dérapera vraisemblablement… 

Cette fois j’ai trouvé la plume du King un peu moins peaufiné que ses autres romans. Ça se voit que cette histoire a été écrite lorsqu’il était jeune. C’est plutôt maladroit par moment. Néanmoins, le récit est assez bien mené pour ne pas rester sur notre faim trop longtemps. Certes il y a bien quelques petites longueurs ici et là, histoire de bien faire comprendre au lectorat les secrets de notre personnage principal, mais le texte est assez fluide pour ne pas trop s’en apercevoir.

Ce roman ne fut pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé pour autant. C’est différent de ce que nous avons l’habitude de lire, mais c’est tout aussi percutant et sombre. On y voit ici plus une histoire qui parle des dysfonctionnements de la société qu’une prise d’otage. Bien sûr il y a le flingue, bien sûr il y a des morts. Mais Stephen King réussit l’exploit de ne pas tomber dans le piège d’une boucherie inutile et pousse le lecteur à se questionner.

Il semblerait que ce roman ne soit plus publié. Il aurait été sortie des tablettes à la demande de l’auteur lui-même après avoir été retrouvé dans les casiers de certains lycéens ayant passé à l’acte au États-Unis. Certes, voilà un roman où le lecteur en ressort troublé et plein de réflexions. On ne peut qu’être perplexe après une telle lecture, on se questionne sur la société et sur le droit des armes dans ce pays. Mais de là à empêcher un roman d’être publié ? Peut-être faudrait-il, justement, que ce peuple puisse porter une bonne réflexion sur leur société plutôt que d’affirmer haut et fort le droit de porter une arme pour se défendre… 

C’est un roman très court et qui se lit rapidement. Et c’est surtout un roman qui surprend dans son ensemble. Le King c’est le King. Ça y’a pas de doute !

08/08/2019

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