Auteur : Gabriel Thériault
Pages : 602
ISBN : 978-2-89786-441-5
Juin 1941. Vétéran médaillé, Ernst Scheller est sergent et chef de panzer lorsque la campagne de Russie le jette, vivant, dans l’incendie d’une guerre nouvelle, totale et idéologique. Esprit de devoir, camaraderie, nationalisme et fidélité au Führer Hitler l’animent d’une conviction trempée dans l’acier. Cette certitude aveugle n’exclut toutefois ni la peur ni l’omniprésence de la grande faucheuse.
Au bout de quelques mois de campagne, une blessure presque mortelle le plonge dans de profondes affres physiques et morales. Même sévèrement traumatisé, il réintègre le front, cette fois dans une nouvelle unité expérimentale de panzers lourds : les tigres. Après une phase de rodage, l’unité remporte bientôt victoire sur victoire, malgré la pression suffocante des Soviétiques, dont les ressources matérielles et humaines semblent inépuisables.
Peu à peu, ses convictions s’effritent, le doute s’installe, lorsque les événements l’amènent à faire une prise de conscience douloureuse : la cause qu’il sert n’est peut-être pas aussi noble qu’elle prétend l’être. Comment sacrifier sa vie au nom de l’horreur ? A-t-on seulement le droit de douter lorsque l’Histoire exige de défendre le foyer et les camarades ? Douter, alors qu’en face, l’ennemi s’adonne aux pires infamies ?
Un roman flamboyant, dur, épique, qui s’aventure sur l’un des fronts les plus impitoyables de la Seconde Guerre mondiale.
J‘ai toujours été fasciné par les films qui ont un lien avec la deuxième Grande Guerre, mais je n’ai jamais vraiment lu sur le sujet. Je peux donc dire que ce roman est le premier du genre qui se retrouve entre mes mains. Et je peux dire que le récit de Dans les ventres d’acier de Gabriel Thériault mérite certainement une mention auprès de tous les amateurs du genre. Je suis entré dans ce roman si facilement que s’en est presque déstabilisant.
Nous suivons l’histoire d’Ernst Scheller, sergent Allemand menant son combat dans un panzer. Il est un fervent nationaliste et donnerait sa vie pour son pays, pour le Führer. Envoyé au front, il verra l’horreur et les pires infamies commises en temps de guerre. Mais bien à l’abri dans son char, il se croit invincible. Après tout, rien ne peut percer le blindage de la bête d’acier. Mais la peur de bruler vif à l’intérieur de son char reste le pire cauchemar de tous soldats et c’est avec prudence qu’il mène son combat. Voilà une histoire qui parle de camaraderie en temps de guerre, de combats, de morts, mais aussi de l’âme humaine. L’horreur de la guerre y est décrite avec beaucoup de détails et le récit est riche en images. Corps déchiquetés qui revolent et retombent désarticulés, corps qui explosent à la grenade, jugulaire tranchée, membres broyés, tout y passe. C’est donc avec des images horribles plein la tête que le lecteur se retrouve. Impossible alors de lâcher ce roman, malgré toutes ces horreurs. Parce que le lecteur veut savoir, le lecteur veux traverser ces horreurs avec ce soldat et ses camarades. Ne serait-ce que pour les supporter un tant soit peu.
C’est horrible, mais la façon dont l’auteur réussit à nous décrire les scènes est à noter. Le texte que couche sur le papier ce jeune auteur est extraordinaire. Malgré les termes techniques reliés à la guerre, le texte ne démontre pas de longueurs. Il y a bien une lourdeur qui est ressentie, mais cette lourdeur n’est pas dû au texte. C’est plutôt le sujet qui est lourd. Le lecteur ressent parfaitement cette lourdeur de la guerre, la fatigue, la peur… Tout est décrit de façon à nous faire ressentir tout un tas d’émotions. Nous suivons l’histoire d’un soldat ennemi… et alors ? On s’attache clairement à lui et même à sa cause tant le texte est merveilleusement bien mené. Rien n’est laissé au hasard de la part de Gabriel Thériault pour immerger totalement son lectorat. Et c’est réussi !
Les chapitres alternes entre l’histoire de ce personnage et les correspondances qu’il a avec ses parents. Il est donc facile de bien nous représenter l’histoire dans sa globalité et c’est franchement fascinant. Le roman est juste assez romancé pour permettre à l’histoire d’être addictive. Le choix des mots y est pour beaucoup puisque les explications techniques n’alourdissent jamais assez le texte pour nous faire décrocher.
La deuxième Grande Guerre à fait beaucoup de victimes, dans les deux camps. Qu’on soit le défendeur ou l’envahisseur, tout est pareil. C’est l’horreur pour chaque soldat. La vie de ces hommes d’un autre temps ne tenait pas à grand chose… C’est un gros roman, c’est un roman lourd. Lourd en émotions surtout. Suivre ces hommes jusqu’au bout aura été pour moi tout un privilège !
17/12/2019
Répondre
Se joindre à la discussion ?Vous êtes libre de contribuer !