Maude Rückstühl : Rumpelstiltskin

Rum… Rumpel… Rumpelstiltskin. Voilà un nom peu commun et bien difficile à prononcer. Et pourtant, il faut être capable de s’en souvenir au moment opportun. Parce qu’un tel oubli pourrait vous être fatal !

Avec Rumpelstiltskin, Maude Rückstühl s’invite dans la famille des Contes Interdits. Et pas avec le plus facile des contes ! C’est le troisième roman que je lis de cette auteure et je dois dire qu’elle m’impressionne de plus en plus. Sa plume est particulièrement intéressante et d’une fluidité incroyable.

Ce conte décrit la malheureuse histoire que devra vivre Yvanha. Depuis sa plus tendre enfance elle est prise en chasse par un lutin hideux avec son long nez tout tordu, ses grosses verrues et sa peau comme pourrie. Cet être mauvais fera sentir sa présence de plusieurs façons et jamais il ne la laissera seule trop longtemps. Parce que ce misérable petit bout d’homme a un plan bien précis et rien ne l’empêchera de le mener à bien. Yvanha verra sa vie se transformer en cauchemar horrible sous les assauts du lutin machiavélique, assauts qui se dérouleront sur plusieurs années. Il n’y a pas de doute, Yvanha est maudite et elle s’en rendra compte bien assez vite !

Ce lutin diabolique a de quoi faire des cauchemars. Il est vraiment hideux et plus que détestable. Prenant la forme qu’il veut, il peut changer d’apparence pour vous attraper dans ses pièges mortels. Je l’ai perçu un peu comme un petit mélange du Pennywise de Stephen King et de Brown Jenkin, cette effroyable créature qui semble rôder comme un rat dans le roman Apparition de Graham Masterton. Rumpelstiltskin est fascinant dans sa laideur et il a de quoi donner la chair de poule !

L’auteure s’est amusée à jouer avec la réalité dans ce conte. Le surnaturel envahi le récit par-ci et par-là et le lecteur se demande parfois si tout ça est bien réel ou si certains passages se passent dans la tête d’Yvanha… Mais lorsque d’autres personnages du récit se retrouvent – souvent trop tard – tout près du lutin et qu’ils se font prendre en chasse eux-aussi, alors là Yvanha sait que tout est malheureusement réel. Sa vie est maudite et jamais il n’y aura de fin !

Ce conte n’est pas le plus connu des frères Grimm, mais je peux dire que cette version diabolique a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête à quelques reprises. Il se rapproche très bien du conte original tout en ayant un côté plus moderne et terrifiant. La fin peut sembler un peu abrupte et donne le sentiment d’un récit inachevé. Et c’est exactement ça… parce qu’un esprit démoniaque aussi redoutable que celui de ce lutin ne peut jamais mourir… Pas réellement.

Je vous souhaite de ne jamais le rencontrer, la nuit sous votre lit. Mais juste au cas, souvenez-vous de son nom. Rumpelstiltskin. Ça pourrait vous sauver la vie !

03/04/2021