Auteur : Sylvain Neuvel

Pages : 291

ISBN : 978-2-07-042240-2

Sur le plus haut building du monde, deux hommes exploseront dans dix minutes : Tyler Durden et le narrateur. Flashback. Un jeune cadre conte ses errances d’avion en avion, sa vie passée à ausculter des carcasses de voitures pour le compte d’un constructeur automobile. Bien qu’en bonne santé, l’homme participe à divers groupes thérapeutiques, s’y repaît du malheur des autres et y retrouve le sommeil… jusqu’à sa rencontre avec Marla, une sadomasochiste qui pratique la même imposture. Plus bouleversante encore sera sa confrontation avec Tyler Durden, l’inventeur des fight clubs, ces lieux où de jeunes américains biens nés se battent à mains nues jusqu’à l’épuisement. Peut-être pour donner un sens à leur vie. Peut-être parce que dans ce chaos consumériste qui sert de monde, « la douleur est la vérité, l’unique vérité ». Mais pour Durden, il faut aller beaucoup plus loin…

Note

Film culte de la fin des années ’90 (film que je n’ai pas vu), voici le fameux roman du Fight Club ! Première règle du Fight Club : on ne parle pas du Fight Club. La deuxième règle du Fight Club : on ne parle pas du Fight Club. Mais alors, comment se fait-il qu’il y ait toujours de plus en plus de personnes qui se joignent au Fight Club ? Tout en subtilité, l’auteur nous amène son histoire, dérangeante à souhait… Et tranquillement nous sombrons dans la noirceur et la bestialité de l’homme.

J’ai eu du mal à bien cerner le personnage principal en début de roman. Son côté bizarre, sa façon de suivre aveuglément son ami Tyler me donnait le sentiment d’un récit ennuyeux. Et à mesure que ça avançait, je comprenais un peu plus. Les cases ont commencées à se mettre tranquillement en place, montrant un schéma plus étendu et complexe que prévu.

C’est un récit très spécial et intrigant. L’écriture semble laborieuse une bonne partie du roman. Jumelé à un style plutôt atypique, ça donne une lecture rude et fatigante par moment. J’ai dû m’accrocher et me pousser pour continuer cette lecture, même si une fois remis dans l’histoire j’embarquais plutôt facilement.

Le texte n’est pas sans défaut. Certains tics d’écriture – volontaire de la part de l’auteur – sont bien souvent lassant, fissurant la fluidité de la lecture. C’est inventif et rebutant à la fois. Le narrateur semble aussi perdu que nous. La perte de ses repères, son agressivité et sa névrose nous dérange et nous séduit à la fois. Les idées sont percutantes, parfois sauvages et toujours dérangeantes. C’est sombre et violent. On voit à travers notre personnage principal (et les idées de son ami Tyler) les problèmes de consommation de la société moderne… et ce qu’ils ont décidés de faire pour y remédier.

Ça fait réfléchir, ça dérange, ça rebute… C’est pas une lecture facile, ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains. Mais c’est aussi un roman audacieux. Un style cru, déjanté et cruel. Il y a des hauts et des bas au niveau du rythme, mais le bouquin est assez puissant dans son genre.

25/05/2024

« On achète des meubles. On se dit: ce sera le dernier canapé dont j’aurai jamais besoin de toute mon existence. On achète le canapé, et pendant quelques années on se satisfait du fait que, quoi qui puisse arriver, au moins on a réglé le problème du canapé. Et ensuite le bon service de table. Ensuite le lit parfait. Les rideaux. Le tapis.
Ensuite, on se trouve pris au piège de son adorable lit d’amour, et les choses qu’on possédait, ce sont elles qui vous possèdent maintenant.
 »

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