Auteur : Terry Pratchett
Pages : 390
ISBN : 2-84172-102-7
Or il advint qu’en ce temps-là le grand dieu Om s’adressa à Frangin, l’Elu :
” Psst ! ”
Frangin s’arrêta au milieu d’un coup de binette et fit du regard le tour du jardin du temple. Pardon ? , lança-t-il.
C’était une belle journée du printemps prime. Les moulins à prière tournaient joyeusement dans le vent qui tombait des montagnes. En altitude, un aigle solitaire décrivait des cercles.
Frangin haussa les épaules et retourna à ses melons.
Le grand dieu Om s’adressa derechef à Frangin, l’Elu :
“T’es sourd, mon gars ?”
Une lourde responsabilité attend le jeune novice : prévenir une guerre sainte. Car il est des hérétiques, voyez-vous, pour prétendre, contrairement au dogme de l’Eglise, que le monde est plat et qu’il traverse l’univers sur le dos d’une immense tortue…
Je prends toujours plaisir à me plonger dans un roman du Disque-monde, à lire cette fantasy burlesque unique à Terry Pratchett. Et même lorsque le sujet principal en est la Foi et la religion – sujets qui ne m’intéressent pas du tout disons-le clairement – cet auteur réussit à tous coups à m’accrocher suffisamment pour me faire passer un bon moment de lecture. Malgré le sujet principal qui ne m’accroche généralement pas, ce n’est pas un ouvrage ennuyeux pour autant, surtout lorsqu’un tel sujet est sorti tout droit de l’imagination de Terry Pratchett.
J’ignore quelle place a pris la religion dans la vie de Terry Pratchett, mais tout au long de ma lecture j’ai pris plaisir à voir tout ce qu’il peut penser d’un tel sujet. Que ce soit en bien… ou en mal. Car il est clair que l’auteur utilise son talent d’écriture pour faire passer un certain message. Et comme c’est souvent le cas avec les histoires du Disque-monde, l’auteur dépeint parfaitement bien sa vision de notre propre société – de ce qu’elle a été jadis et de celle qu’elle est présentement. La force dont il fait preuve réside essentiellement dans le fait qu’il réussit à nous faire sourire, voire même pousser quelques rires francs, sur un sujet aussi pointu. C’est avec une écriture simple, mais pourtant si bien imagée, qu’il nous montre sa vision des choses sur la Foi que l’homme a souvent mise de l’avant pour justifier des actes souvent douteux, dans le seul but d’avancer avec une certitude de bien faire les choses…
J’ai bien apprécié le personnage de Frangin, accompagné par le Dieu Om prisonnier de sa forme de tortue. Sa naïveté incroyable jumelée à l’égoïsme évident du Dieu permet plusieurs échanges de dialogues parfaitement bien ficelés. Notons aussi au passage les apparitions de LA MORT, seul personnage qui est connu par rapport aux douze tomes précédents, qui sont toujours aussi savoureuses dans son ensemble.
Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que tous les tomes des Annales du Disque-monde me plaisent autant et malgré un sujet que je n’apprécie pas généralement, je ne sors pas insatisfait de cette lecture. Je ne classe pas ce roman dans mes favoris, mais j’y ai tout de même passé un agréable moment de rigolade. C’est incroyable de voir tout ce que contient l’imagination fertile de cet auteur ! Un roman assez profond dans son ensemble. Sûrement le plus profond de ceux que j’ai pu lire jusqu’à présent, mais toujours raconté avec une touche de légèreté et d’humour bien placé. Pas de doute possible, Pratchett possède un talent immense pour l’écriture !
29/08/2012
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