Auteur : Terry Pratchett
Pages : 297
ISBN : 2-905158-90-5
Morty traverse les champs en courant ; il mouline des bras et s’égosille comme un beau diable. Non. Même ça, même effrayer les oiseaux pillards, il n’est pas fichu de s’en tirer proprement.
Son père, au désespoir, l’observe depuis le muret de pierres. « Il manque pas de coeur, fait-il à l’oncle Hamesh.
– Ah, dame, c’est le reste qu’il a pas. »
Et pourtant un destin hors du commun attend Mortimer. Car à la foire à l’embauche, LA MORT l’emporte sur son cheval Bigadin.
Il faut dire que LA MORT a décidé de faire la vie ; et l’assistance d’un commis dans son labeur quotidien lui permettrait des loisirs. Mais… est-ce bien raisonnable ?
Avec, comme toujours, un scénario qui décoiffe, une distribution prestigieuse et, peut-être, peut-être, une exceptionnelle apparition de l’illustre Rincevent.
L’histoire de Mortimer (ou Mort, en version originale) est un véritable bijou de l’univers du Disque-Monde. Unique en son genre, ce roman se démarque non seulement par son humour irrésistible, mais aussi par la richesse de ses personnages et la finesse de sa satire.
Au cœur du récit, on retrouve la Mort — oui, LA Mort avec une faux, un manteau noir et un cheval nommé Bigadin. Mais ici, oubliez l’image austère et effrayante qu’on lui attribue habituellement. Terry Pratchett en fait un personnage étonnamment attachant, presque attendrissant, avec ses efforts maladroits pour comprendre les vivants, ses questionnements existentiels et ses touches d’humanité bien dissimulées sous son ossature. C’est un être à la fois lugubre et lumineux, grave et drôle, qui nous dévoile peu à peu les coulisses d’un métier… pas comme les autres.
Et puis, il y a Mortimer — ou Morty —, ce jeune homme gauche, idéaliste et d’une candeur désarmante, qui devient apprenti faucheur presque par accident. Dès son arrivée dans cet univers si particulier, on ne peut que s’attacher à lui. Ses maladresses, son esprit de contradiction, sa curiosité et son grand cœur apportent une fraîcheur bienvenue à cette histoire déjà riche en rebondissements. Son évolution, tout au long du roman, est aussi crédible que touchante. On le voit gagner en maturité sans jamais perdre son essence.
J’ai pris mon temps pour lire ce roman. Non pas parce qu’il était difficile ou lent, mais parce que je ne voulais surtout pas que l’histoire se termine. Chaque page est un mélange savoureux d’humour british, de philosophie légère, et de situations aussi absurdes que brillamment construites. Terry Pratchett a le don rare de faire réfléchir tout en faisant rire, et Mortimer en est un parfait exemple.
En somme, Mortimer est une lecture aussi divertissante que profondément intelligente. C’est, à ce jour, mon coup de cœur dans le Disque-Monde. Un immense bravo à Terry Pratchett pour avoir su créer une œuvre aussi originale, drôle et émouvante. Une histoire que je n’oublierai pas de sitôt, et que je recommande sans la moindre hésitation.
03/03/2010
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