Auteur : Emil Ferris

Pages : 416

ISBN : 978-2-89694-373-9

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. (Monsieur Toussaint Louverture)

Note

Très étrange est ce livre. Ça oui ! Étrange, bizarre, déstabilisant, envoutant… Mais Ô combien incroyable ! L’auteure met en scène la jeune Karen, petite fille pas comme les autres. Ce n’est pas les princesses et les licornes qu’elle aime, mais plutôt… les monstres. Magasines, dessins, films, tout ce qui a un lien avec les monstres la passionne. Elle vit dans un petit immeuble avec sa mère et son frère. Quand sa voisine est retrouvée morte, elle est persuadée qu’elle a été victime d’un meurtre. Chapeau à large rebord et imperméable, elle partira sa propre enquête.

L’auteure a mis six ans pour réaliser cette superbe œuvre. Et quand on l’a entre les mains, on voit tout le travail qu’a demandé un tel livre. Simplement en le feuilletant, on se rend compte que rien ne se compare à ce gros bouquin graphique. Et lorsqu’on en commence la lecture, tout autour de nous disparait pour ne laisser place qu’à la petite Karen et sa vision de ce qui l’entoure.

Le texte et les idées semblent parfois chaotiques et maladroits. Ce qui n’est pas surprenant compte tenu que c’est là le journal d’une jeune enfant. Malgré tout, l’auteure met de l’avant des sujets importants tels que le racisme, l’homosexualité, la solitude, la prostitution et même le deuil, alors que l’intrigue principal prend place tranquillement.

C’est un roman graphique atypique, très riche et tellement puissant où l’histoire du passé se mêle habilement avec le présent. Ça parle de toutes sortes de monstres, passant des loups-garous aux monstres liés à l’Allemagne nazie. L’aspect non-linéaire du récit et les multiples sujets abordés rendent parfois cette lecture un peu tordue et compliqué. Qu’à cela ne tienne, le côté sombre et l’énorme travail visuel rendent cette œuvre très singulière.

Pour ce qui est des illustrations, c’est parfois des esquisses ou des petits croquis, mais la plupart sont d’une beauté sublime. On distingue parfaitement les coups de crayons, tous faits à la main, plein de couleurs et de détails. On s’imagine parfaitement l’autrice, stylos de couleurs à la main, esquisser et réaliser ces magnifiques images. On est émerveillé à chaque page, voyant clairement l’immense travail qu’a dû demander cet ouvrage. J’ai pris beaucoup de temps à lire ce livre pour bien voir tout ce qu’il y a à voir.

Ce livre est une superbe découverte ! L’objet en lui-même est une véritable œuvre d’art à l’esthétisme soignée. Magnifique tout en ayant une histoire touchante, bouleversante et extraordinaire ! Un véritable objet de collection, y’a pas de doute !

03/06/2024

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