Auteur : Clive Barker
Pages : 270
ISBN : 2-7242-3822-2
Tome 1 : Livre de sang
Un jeune médium, Simon McNeal, est censé invoquer les morts et recueillir leurs récits qu’il inscrit sur les murs d’une maison hantée. Mais Simon n’est qu’un escroc, et ces inscriptions ne sont que des faux. Ulcérés, les morts pénètrent dans notre monde et font du corps de McNeal le réceptacle de leurs autobiographies…
Livre de Sang est le recueil de leurs histoires : celles d’un boucher qui rôde dans le métro new-yorkais offrant à la ville d’horribles sacrifices ; d’un homme victime des persécutions d’un démon de bas étage ; de jeunes délinquants qui célèbrent dans leur centre de réhabilitation d’étranges cérémonies ; d’un théâtre hanté par le spectre d’une actrice qui a fait sa gloire ; de deux cités qui se livrent un duel hallucinant…
Clive Barker est un auteur qui est réputé comme ayant un talent certain pour démontrer un côté « horreur » dans ses histoires. Outre Abarat, qui est classé comme une histoire jeunesse, je n’ai jamais lu de roman de cet auteur qui soit destiné à un public plus averti. Livre de Sang est donc mon premier.
J’aime beaucoup le concept de « Livre de Sang ». L’auteur nous décrit un peu son idée avec la première histoire – qui s’appelle d’ailleurs Livre de Sang – et qui peut être considéré comme étant le préambule de ce qui vient par la suite. Dès cette première histoire, on sait parfaitement que les nouvelles qui suivront ne seront pas des plus joyeuses !
La deuxième nouvelle, Le Train de l’Abattoir, le confirme. C’est une histoire assez horrible où des meurtres morbides sont commis dans un but machiavélique que je ne dévoilerai pas. Les mots qu’utilise Clive Barker pour décrire les quelques scènes d’horreur sont plus que bien choisi pour permettre un maximum d’intensité et de frissons. De l’horreur pur et dur !
Jack et le Cacophone est une nouvelle très intéressante. L’idée est très simple dans son ensemble mais terriblement bien exploitée. C’est ce qui rend intéressant les nouvelles ; il est possible de bien raconter une histoire en peu de mot et de comprendre suffisamment pour ne pas rester avec des questions en suspens une fois la lecture terminé. J’aime beaucoup l’idée d’un démon de bas étage – dont la maladresse est notable – qui essaie de rendre fou un homme comme Jack J. Polo pour qui rien dans la vie ne semble vouloir le troubler. L’auteur raconte son récit autant du point de vue du démon que de celui de l’homme, ce qui permet au lecteur d’apprécier encore plus sa lecture.
La nouvelle suivante, La Truie, joue beaucoup sur la tension. L’histoire se déroule dans un milieu carcéral, ce qui apporte certainement un côté suspense adéquat pour le genre. Les personnages sont formidables et nous les voyons plus comme des acteurs de films que comme les personnages d’une histoire littéraire.
L’histoire de fantôme que démontre Les Feux de la Rampes est franchement bien réussie. Lors de la dernière représentation avant la fermeture d’un théâtre, un couple de mort-vivant décide de prendre les choses en main. C’est un récit relativement triste et nostalgique où les morts prennent beaucoup de place et jouent leur rôle – celui de la Vie – de brillante façon.
Dans les Collines, les Cités, la dernière nouvelle de ce recueil, est assez spécial. C’est presque à se demander si on peut considérer ce récit comme de l’horreur. Il y a beaucoup de fantastique… c’est étrange et le lecteur se pose plusieurs questions. Toutefois, ces questions resteront sans réponses, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose puisque l’émerveillement prend beaucoup de place ici. C’est l’histoire d’un couple d’homosexuel en lune de miel à travers les nécropoles de la culture européenne. Rien d’extraordinaire en ce voyage jusqu’au jour où ils se perdent et découvrent un rituel effrayant mais magnifique que les deux cités – Popolac et Podujevo – se livrent à rythme régulier. Qualifié par les citoyens comme étant plus une sorte de jeu où le défi consiste à faire tomber la cité adverse. Je ne peux en dire davantage sans dévoiler le cœur de cette nouvelle, mais il m’est possible de dire que c’est grand, incroyable, épouvantable même tout en étant merveilleux à sa façon. L’horreur n’est pas vraiment présent dans cette nouvelle, bien qu’il y ait deux ou trois scènes un peu plus gores…
Ce Livre de Sang de Clive Barker est devenu au fil des ans une référence dans le domaine et pour cause. C’est écœurant par moment, c’est merveilleux parfois, c’est dérangeant et ça nous laisse avec quelques questions. Chaque nouvelle possède sa propre personnalité et c’est très efficace ! C’est le premier recueil de Livre de Sang de cet auteur, mais il est certain que je me procurerai les autres, si ce n’est déjà fait !
16/01/2013
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