Auteur : Marilou Addison
Pages : 315
ISBN : 978-2-89662-393-8
Ils ne se connaissaient pas… Ils ont tous répondu à la même annonce… Une compagnie pharmaceutique. Des cobayes. Des effets secondaires insoupçonnés.
Poids à perdre : huit foutues livres. Méthodes utilisées pour y parvenir : faire de l’exercice de façon saine ? Manger santé ? Non… Suer à grosses gouttes avec un sac poubelle sur le dos, ne rien avaler de la journée et, surtout, vomir. Ç’a toujours été la solution la plus efficace. Mais mon chum Manu commençait à en avoir assez de mon petit manège. Et moi aussi, d’ailleurs. Il y a quelques semaines, j’ai trouvé un moyen de ne plus m’enfoncer deux doigts dans la gorge dès que je bouffe la moindre calorie. Une étude clinique qui annonçait plusieurs effets secondaires possibles. Dont un, parfait pour moi : perte de poids. J’ai sauté sur le téléphone et, depuis ce temps, je reçois des injections qui doivent soi-disant me guérir de mon anxiété. Je suis moins stressée, c’est vrai. Toutefois, mon esprit commence à s’embrouiller. J’ai parfois des trous de mémoire. Faut que j’en parle au doc. Et mon appétit change. Je mangerais bien un steak saignant, là, maintenant! Mais je me moque un peu de tout ça, au fond, puisque je maigris à vue d’œil…
Cobayes c’est sept romans d’horreurs écrits par sept auteurs différents. L’horreur et le suspense sont au rendez-vous et ces romans sont à lire dans l’ordre… ou dans le désordre! Celui-ci me fait découvrir une auteure que je ne connais pas. Et dès le début, j’ai beaucoup aimé sa plume !
Anita est un personnage détestable au possible et qui ne pense qu’à une seule et unique chose ; perdre du poids. Rien ne compte plus à ses yeux que d’atteindre le chiffre magique de 100 livres. Son obsession frise le ridicule et il est très difficile de l’aimer. Elle est fortement antipathique et elle juge tout le monde sur son poids. Homme ou femme, chacun doit avoir une belle silhouette pour être respecté. En fait, elle juge tout le monde sur tout. Il n’y a que son point vue qui compte et elle ne comprend pas quand les autres autour d’elle ne pensent pas comme elle.
En court de lecture, notre opinion ne change pas vraiment envers ce personnage. Ses malheurs sont toujours hautement exagérés et elle trouve donc sa vie difficile. Et pourtant… on continue et on la suit, on la supporte et on se tient à ses côtés dans une sorte de relation malsaine qui fait de nous une sorte de voyeur. Malgré son empathie absente, on aime la supporter et passer du temps à ses côtés…
Anita est une candidate parfaite pour Alphalab. Son esprit recèle une imagination délirante et débordante de créativité. Et au cours de notre lecture, à chaque nouvelle dose on la voit qui change tranquillement, ce dirigeant inévitablement vers les plus bas instincts humains. On la voit qui se dirige vers une finale qui sera horrible. Cette finale, on se l’imagine longtemps d’avance sans y croire… Mais tout se dirige par là, tout va tout droit vers ce qu’on s’imagine qui va arriver… on le SAIT… mais on adore continuer. Parce que ce personnage devient super intéressant. Ses songes, ses appréhensions, ses réactions et ses idées morbides nous happent et nous tiennent fermement en place. On la suit qui s’enfonce dans une folie qu’elle ne comprend pas… et on se régale !
Le texte est d’une fluidité parfaite. Nos yeux survolent les mots avec aisance et rapidité sans jamais accrocher. Le récit est malsain, gore, poisseux et certains passages nous laissent béat devant tant d’horreur. La censure n’est pas de mise ici, les descriptions sont telles qu’elles doivent êtres. Crues et visuelles. Très visuelles.
En terminant ce roman j’ai comme ressenti la pression retomber. Cette folie est enfin terminée et je peux reprendre une respiration normale. On en ressort le cœur un peu souillé par tant de barbarisme et la tête emplie d’images traumatisantes… J’adore !
14/08/2024
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