Stephen King : Sac d’os

Stephen King c’est synonyme de longueurs. C’est long à démarrer et c’est légitime pour le lecteur de se demander s’il veut réellement continuer ce récit. Il nous a habitués à ce genre d’ambiance. Il prend tout son temps pour implanter son décor, ici une petite ville hantée. Les longueurs semblent vouloir ne plus finir et malgré tout le texte est riche et parfois émouvant. La deuxième moitié accroche fermement toute personne ayant persévéré dans sa lecture… et c’est là que ça devient très intéressant !

Les émotions basculent quelques fois durant cette lecture. On passe de la joie et l’insouciance à la colère et la peur. C’est le genre de récit qui donne bons nombres de frissons. Des frissons sans grande frayeur, mais des frissons presque constants.

L’écriture du King pousse le lecteur à s’attacher aux personnages tranquillement, leur sensibilité touchante se frayant un chemin vers notre cœur. Mike, un écrivain atteint du mal de l’écriture après la mort de sa femme – on en serait à moins ! –, décide de se rendre dans sa deuxième demeure, un petit endroit loin des voisins, dans l’espoir de renouer avec son gagne-pain. Immédiatement, il sent que quelque chose cloche… De cet endroit semble émaner l’impression d’être constamment surveillé.

Stephen King nous amène ici dans l’univers de Sara Laughs – petit coin de paradis pour notre personnage principal – pour en ressortir qu’une fois arrivé à la fin du roman, fasciné, ému et effrayé en même temps. Cet endroit est hanté. On parle de plusieurs morts dans le coin il y a plusieurs années de ça ; noyade, suicide, meurtre… Une chose est sûre, cet endroit est hanté. Mike Noonan en est certain ! Et malgré cette certitude, il est fasciné par le fait qu’ici il est capable de se remettre à l’écriture d’un roman. Pas question donc de quitter cet endroit. Et puis, se pourrait-il que sa défunte femme tente de communiquer avec lui ? Il le souhaiterait tellement !

Outre le récit sur le fait que Sara Laughs est sûrement hantée, Mike fait une rencontre fortuite dont les conséquences futures va changer sa vie. Les gens de la petite ville vont alors commencer à lui envoyer un regard mauvais ou même le fuir avec mépris. Certains iront plus loin, beaucoup plus loin…

D’un roman qui pouvait sembler un peu ennuyant en début de lecture, ressort un récit émouvant et effrayant à la fois. Un récit qui touche le cœur et qui ne laissera personne indemne. Ainsi, les longueurs du début font bien piètre figure devant les idées de l’auteur. Ce qui s’est passé il y a près d’un siècle dans ce petit coin tranquille hante toujours cet endroit !

05/04/2023

Il y avait Johanna ; il y avait un jeune garçon qui pleurait dans la nuit, aussi.
Et quoi d’autre ?
Quoi d’autre encore se trouvait sous mon toit ?