Auteur : Sylvain Johnson
Pages : 239
ISBN : 978-2-89819-165-7
Hoteiosho, l’île aux sacrifices
Confronté à un violeur en série qui mutile ses victimes en leur crevant les yeux, un policier japonais commet une bévue qui met fin à sa carrière. Il s’exile ensuite sur une petite île au Québec où réside une communauté japonaise.
L’hostilité des villageois et le déshonneur de sa situation compliquent les choses. Son oncle l’héberge et, peu à peu, les secrets du groupe isolé émergent les uns après les autres.
Masanori, notre héros, apprend qu’un festival se déroule sous le couvert de l’obscurité durant trois jours en décembre : une célébration où des forces maléfiques centenaires visitent les humains pour collecter leur dû et renouveler des alliances ancestrales…
Hosheito, c’est le père Noël japonais, un des sept dieux de la chance, une entité presque oubliée dans une société prisonnière de la technologie et dominée par une économie capitaliste florissante.
Et si cette entité de légende existait vraiment ?
Alors là, voilà un roman de Noël qui est bien loin de la belle et jolie magie que l’on attribue à ce temps de l’année. Beau, féérique, moments parfaits pour se créer de bons souvenirs… et bien surtout pas ici ! L’histoire que nous raconte Sylvain Johnson se tourne plutôt vers un côté très sombre. Le gros monsieur habillé en rouge est ici bien plus macabre. Celui-là, ce n’est pas des petits biscuits qu’il mange !
Quand un Dieu japonais profite de chaque Noël pour confirmer sa main mise sur la petite île du Phoenix, on peut s’attendre à des morts. Beaucoup de morts s’il est vraiment mécontent. Ce Dieu réclame et les habitants de cette île doivent lui donner ce qu’il désire… sinon son courroux sera terrible !
Avec l’arrivé de Masanori sur l’île, les habitants y voient une menace et ne tardent pas à lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenu. Confronté à la hargne des villageois, Masanori décide de mener sa petite enquête pour comprendre leurs secrets. Ce qu’il va découvrir aura tôt fait de l’amener directement en enfer…
On comprend vite pourquoi le titre du roman est Noël Sanglant. Ça devient parfois horrible, très cru et imagé lors de certaines scènes. Quelques gestes de ce Hoteiosho – cruel et bestial personnage, surtout avec ses yeux derrière la tête – donne carrément froid dans le dos. C’est sanglant, ça y’a pas de doute !
J’aime le style de Sylvain Johnson. Il est précis et concis dans son écriture. Ses idées font du sens et à chaque fois il m’agrippe rapidement pour m’amener à des endroits que je ne pensais pas. Son style ne manque pas de verve et il sait comment s’y prendre pour capter l’attention de son lectorat. C’est encore efficace ici !
Cette période de Noël est bien différente de chez nous sur cette petite île fouettée par les vents. Les chapitres s’enfilent à grande vitesse et nous accapare tant c’est parfois surprenant et inattendu. Une fois bien entré dans l’action, il devient difficile de laisser ce roman de côté trop longtemps. La finale arrive rapidement tant les pages tournent à un rythme effréné. Et ce n’est qu’une fois le récit à sa fin qu’on comprend que rien n’est jamais vraiment terminé…
Hoteiosho est un Dieu bien particulier. Je vous souhaite de ne jamais le rencontrer, parce que vous ne survivriez sûrement pas à son côté bestial… c’est moi qui vous le dit !
08/12/2024
« En temps normal, Masanori adore l’ambiance de Noël. Il s’entoure de décorations lumineuses et orne la base du sapin avec trop de cadeaux, pendant que les haut-parleurs diffusent de belles mélodies qui charment les enfants et les adultes depuis des générations.
Mais cette nuit, les choses sont différentes. Le moment ne porte pas aux testivités. Au contraire, une odeur de mort, de violence, de sang et de destruction flotte dans l’air. »
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