Auteur : Patrick Senécal
Pages : 593
ISBN : 978-2-89615-139-4
Bienvenue à Kadpidi, une petite ville tranquille située au coeur d’une région tranquille. C’est là que vit une petite famille tranquille. Joël, le père, est policier ; Martine, sa femme, est propriétaire d’une clinique vétérinaire. Leurs deux enfants sont maintenant des ados et, à la fin de l’été, Nicholas entrera au cégep, Émilie en troisième secondaire.
En ce second samedi de juillet, la trente-deuxième édition du Bal du Chien-Chaud bat son plein au parc Woodyatt et la journée est magnifique. Or, au même moment, le « Humanus Circus » arrive en ville avec ses quatre autocaravanes et ses trois fourgons tirés par des camionnettes.
Bientôt, plus rien ne sera tranquille…
C‘est bien connu, j’adore Patrick Senécal dont les romans me laissent toujours une forte impression d’après lecture. Mais cette fois, je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire qui me laisse quelque peu mitigé. C’est un thriller dérangeant, un roman policier qui déroute et qui bouscule les idées préconçues du lecteur. On se demande parfois si le récit tombera dans le fantastique comme c’est souvent le cas avec les romans de l’auteur. Puis on se rend compte que les enjeux sont tout autre. Il n’y a rien de fantastique dans ce roman… tout n’est que pulsion humaine.
Lorsqu’un cirque s’amène dans la petite ville de Kadpidi, les habitants sont loin de s’imaginer tout ce que cela impliquera. L’Humanus Circus est destiné aux adultes seulement et pour cause. C’est très dérangeant, c’est hors norme, violent, explicitement sexuel, subversif… bref ça reste en mémoire et ça fait parler. On aime ou on aime pas. Il n’y a pas de juste milieu.
Et c’est un peu ce que le lecteur ressent durant sa lecture. Parce que c’est très vulgaire. À un point tel que je me suis même posé la question à savoir si l’auteur n’a pas voulu être vulgaire dans le seul but de l’être. Y’a pas de doute, le Humanus Circus dérange… autant les habitant de Kadpidi que le lecteur. Ça frôle l’immoralité. Le sexe est très présent dans l’histoire, de façon très brutale et crue. Le sexe est ici traité comme le meurtre ou tout autre acte illégal… c’est une pulsion – une Faim – qui doit être assouvi au risque de déraper. Les passages sont donc plus que suggestifs et ça frôle carrément la vulgarité gratuite par moment.
C’est gore, comme ce que l’auteur nous y a habitué. Les personnages sont hauts en couleur et très… marginaux. Il se dégage de ce roman une noirceur humaine qui déroute et qui colle très bien au style de Senécal, au plus grand plaisir des fans de l’auteur. Néanmoins, je ne peux pas dire que ce roman a su m’emballer à 100%. Je ne me suis pas ennuyé et j’ai tout de même apprécié ma lecture, mais j’y ai vu là un style moins approfondi, peut-être plus brouillon que ce que cet auteur nous a habitué au fil des années. Par chance, des allusions à d’autres romans du même auteur sont réellement impressionnant et offre un plus très important à ce récit, ce qui donne une certaine force à ce roman.
C’est un bon thriller noir où l’auteur dépeint une vision sombre de l’être humain qui déstabilisera à coup sûr le lecteur. Ce n’est pas mon roman favoris de Patrick Senécal, mais l’intrigue est tout de même assez bien menée pour rendre efficace le style incisif et percutant du récit. Au final, c’est une histoire qui donne place à la réflexion. Mentez aux autres si vous le voulez, mais vous ne pouvez pas vous mentir à vous-même!
Maintenant asseyez-vous bien confortablement dans les gradins et tâchez de sortir indemne du spectacle qui s’offre à vous!
28/12/2016
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