Auteur : Gabriel Thériault
Pages : 563
ISBN : 978-2-89803-048-2
Janvier 1943. URSS. Cinq Allemands, cinq camarades affrontent l’enfer blanc à bord du char d’assaut tigre. La bête d’acier rencontre désormais toutes ses promesses. Par le fer et le feu, elle sème la mort et la destruction partout sur son passage.
Pourtant, le front s’enlise et le sort des armes vacille. Désormais les victoires faciles échappent à l’Allemagne. Le Reich connaîtra-t-il une défaite pire encore que celle de 1918? Froid, faim, souffrances et peur poussent au Mal. Même les meilleures volontés trempent les mains dans le sang, tandis que s’efface la ligne entre le front et l’arrière.
Au milieu de l’horreur, la politisation ne suffit plus. Le mythe d’Hitler perd de son lustre. Les hommes n’ont que la camaraderie pour tenir. À chacun de protéger son compagnon et de le protéger des griffes de la mort.
Dans la tourmente, deux hommes refusent de croire en la croisade que leur pays mène. Enfin ils ouvrent les yeux et tentent d’arrêter la machine de meurtres.
La fin d’une saga époustouflante. Un livre brillant et érudit, digne des plus grands romans historiques.
Après avoir lu Dans les ventres d’acier, ce deuxième volume s’est laissé désirer longtemps avant que je mette la main dessus, et encore longtemps avant que je décide enfin à l’ouvrir. Après tout, le sujet de la deuxième grande guerre n’est pas un sujet facile. Et puis, le moment était venu. J’ai alors commencé cette lecture en sachant que j’allais en baver tout autant que les personnages…
La première moitié du roman nous fait une mise en place qui ressemble aux événements du premier volume. L’horreur de la guerre vue à travers les yeux d’un tankiste qui fait son boulot sans poser de questions. Entre toutes les scènes des pires carnages de la guerre, on retrouve les carnets d’Ernst qui écrit ses pensées. Des mots qui pourraient lui valoir la mort s’ils sont découverts. Parce qu’après les victoires éclatantes de l’Allemagne en début de guerre, le front en Russie s’enlise et les morts se font de plus en plus nombreux du côté allemand. À bord de son char d’assaut, Ernst rumine ses idées… Et se demande si cette guerre est sur la bonne voie.
Tuer Hitler… Voilà des mots prononcés par le lieutenant, de façon timide après une soirée de beuverie. Ernst n’est plus certain d’avoir rêvé ces paroles ou s’il les a vraiment entendus, alors que son esprit était passablement embrumé par l’alcool. Mais avec le temps, il sent le doute s’installer tranquillement en lui, surtout depuis qu’il a été témoin de tant de massacres au nom de l’Allemagne. Et quand il voit de ses propres yeux les milliers de cadavres juifs – hommes, femmes, vieillards et même des enfants ! – il se demande sérieusement si cette idée ne serait pas préférable à cette guerre qui ne fait que sortir le pire de l’humanité. Mais douter du Führer, n’est-ce pas la pire des trahisons ? Il ne peut en parler à quiconque sans risquer de perdre la vie. Donc il écrit.
Dans la deuxième moitié du roman, les batailles rendent l’action plus intense. À bord du char d’assaut Tigre, nos camarades s’accrochent à la vie du mieux qu’ils le peuvent. Ça devient vite enlevant et laisser sa lecture de côté se fait de plus en plus difficilement. Comme dans le premier opus, on s’attache vraiment aux personnages et chaque moment difficile pour eux nous écorche le cœur.
Aucun doute, les connaissances militaires et la compréhension de ce qu’est la vie d’un soldat au front ont dû demander beaucoup de préparations et de recherches de la part de l’auteur. Ça pousse le récit loin. L’immersion est totale et la camaraderie qui se développe (autant entre les personnages que nous-même envers eux) nous permet, en tant que lecteur, de bien vivre cette histoire. C’est terriblement efficace !
Cette suite apporte la conclusion d’un récit grandiose. C’est un roman un peu plus psychologique que le premier. J’ai été heureux de retrouver les personnages tout comme je suis heureux de constater que l’auteur a su tirer son épingle du jeu en explorant d’autres thèmes que le premier opus. Tout le long du roman, le doute tient une place importante dans l’histoire. Et quand la conscience s’en mêle, ce doute prend de plus en plus de place…
Écrire une histoire du point de vue des Allemands, tout en démontrant tant de justesse dans la trame de fond, rend ces romans exceptionnels. On s’attache à eux… vraiment. Me retrouver avec eux aura été tout un privilège ! Cette duologie possède beaucoup d’atouts, la qualité du texte est incroyable et la plume de Gabriel Thériault fait des miracles !
17/02/2025
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