Auteur : J. R. R. Tolkien
Pages : 479
ISBN : 2-266-12102-2
Les Premiers Jours du Monde étaient à peine passés quand Feanor, le plus doué des elfes, créa les trois Silmarils. Ces bijoux renfermaient la Lumière des Deux Arbres de Valinor. Morgoth, le premier Prince de la Nuit, était encore sur la Terre du Milieu, et il fut fâché d’apprendre que la Lumière allait se perpétuer. Alors il enleva les Silmarils, les fit sertir dans son diadème et garder dans la forteresse d’Angband. Les elfes prirent les armes pour reprendre les joyaux et ce fut la première de toute les guerres. Longtemps, longtemps après, lors de la Guerre de l’Anneau, Elrond et Galadriel en parlaient encore.
Tolkien a consacré l’essentiel de sa vie à l’élaboration de ce livre, espérant ardemment qu’il paraîtrait dans la foulée de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Mais malgré ses efforts et sa passion, les éditeurs de l’époque ont jugé l’ouvrage trop complexe, trop dense, pour le lectorat d’alors. Ce n’est donc qu’après sa mort, en 1977, que Le Silmarillion a vu le jour, grâce au travail remarquable de son fils Christopher Tolkien, qui s’est chargé de rassembler, organiser et éditer les nombreux textes laissés inachevés par son père. Ce livre monumental retrace la genèse de l’univers d’Arda, la naissance des dieux, des Elfes, des Hommes et des créatures fantastiques, jusqu’aux événements qui précèdent la célèbre Guerre de l’Anneau.
Lorsque j’ai terminé la trilogie du Seigneur des Anneaux, j’ai été fasciné par l’idée que tout cet univers si vaste, si cohérent, avait une histoire bien plus ancienne encore. Apprendre que l’ensemble de la mythologie de la Terre du Milieu était condensée dans un seul livre m’a immédiatement poussé à vouloir en savoir plus. Mais Le Silmarillion est bien plus qu’un simple récit complémentaire : c’est un véritable recueil de légendes fondatrices, une cosmogonie littéraire d’une richesse inouïe. Chaque chapitre dévoile un fragment d’histoire essentiel, qui éclaire sous un nouveau jour les aventures de Frodon, Gandalf ou encore Aragorn.
L’ouvrage permet de comprendre en profondeur le monde imaginé par Tolkien : ses peuples, ses royaumes disparus, ses conflits anciens et ses grandes figures héroïques. C’est aussi dans ces pages que l’on découvre les magnifiques langues elfiques qu’il a créées avec une rigueur philologique impressionnante, témoignant de son amour pour les mots, les sons et l’histoire des langues. Cette précision donne une profondeur unique à son univers, et rend l’expérience de lecture d’autant plus immersive.
Sans hésitation, Le Silmarillion est mon ouvrage préféré parmi tous ceux écrits par J.R.R. Tolkien. C’est un incontournable pour tout amateur de fantasy, et plus encore pour ceux qui souhaitent explorer les racines de cet univers magistral. Il faut toutefois le lire avec une certaine concentration : la densité des noms, des lignées et des événements peut parfois sembler déroutante. Mais une fois cette première barrière franchie, le lecteur est récompensé par un récit d’une beauté rare, d’une ampleur mythologique qui n’a rien à envier aux plus grandes épopées antiques.
À mesure que l’on tourne les pages, on comprend aisément pourquoi Tolkien a consacré tant d’années à bâtir ce monde. Le Silmarillion est sans doute l’œuvre la plus représentative de son immense génie créatif. Il prouve, s’il en était encore besoin, que Tolkien a donné naissance à l’un des univers les plus détaillés, les plus cohérents et les plus fascinants de toute l’histoire de la littérature fantastique !
27/01/2008
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