Auteur : Stéphane Dompierre
Pages : 292
ISBN : 978-2-7644-4603-4

Quand onze personnes s’inscrivent dans un camp de débranchement, elles sont loin de réaliser l’ampleur du deuil auquel elles devront faire face. Rien ne les a préparées au régime de sevrage aux appareils électroniques qu’elles devront suivre durant une semaine. Face à un environnement hostile et un tueur anonyme, trouveront-elles la débrouillardise nécessaire pour survivre?

Avec Novice, Stéphane Dompierre détourne les codes du cinéma d’horreur pour produire une comédie aussi finement articulée qu’impitoyable envers notre époque.

Note

Stéphane Dompierre est un auteur que j’ai connu avec son roman Morlante où l’hémoglobine faisait partie intégrante de cette histoire de pirates. J’ai ensuite poursuivis avec Un petit pas pour l’homme qui racontait une histoire totalement différente. Deux styles complètement opposés, deux récits aux antipodes. Avec Novice, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Je l’ai débuté en me disant qu’il ne pouvait pas être mauvais puisque j’aime la plume de cet auteur. Je n’avais pas idée à quel point j’allais avoir raison !

Onze personnes accrocs à la technologie se retrouvent dans un camp pour décrocher de leurs smartphones, de leurs ordinateurs ou de leurs appareils photos le temps d’une petite semaine de débranchement. Ils sont seuls dans un boisé où plusieurs petits chalets très peu confortables les attendent pour passer les prochains jours. Des chalets glauques… Des chalets qui semblent crier à tous de s’enfuir au plus vite. Il n’y a pas de téléphone, pas de télévision, rien qui ressemble de près ou de loin à un écran. Et c’est là que la Brute se décide, hache à la main et masque au visage, de laisser sa fureur intérieure et son envie de tuer déferler.

Les personnages sont très intéressants bien qu’ils soient fortement caricaturés. On les découvre tranquillement au fil du roman et certains nous sont bien vite sympathiques. On se demande qui survivra dans tout le lot. Les disparitions commencent et le séjour de nos personnages tourne vite au drame. Les téléphones cellulaires ne sont pas accessibles et les morts s’accumulent rapidement. La Brute fait son travail comme il le peut, toujours caché dans le boisé à attendre le moment opportun pour agir. Son besoin de meurtre est bien présent et il ne peut être rassasié que d’une seule façon.

Les chapitres passent vite et les événements se succèdent rapidement. C’est parfois un peu rocambolesque, un peu décousu et amateur, mais toujours rapide et sans perte de temps. Le lecteur se sent parfois déstabilisé par la tournure d’un chapitre, ne s’attendant pas à ce qui se passe sous ses yeux. Un certain humour – humour noir ! – se dégage des pages de ce roman, parfois sous forme de critiques envers la société où bien ce que l’on pourrait appeler le destin où le concours de circonstances. C’est même parfois ironique… Et quand le lecteur se rend compte du genre d’humour qui se cache dans ce livre, il ne peut que trouver ça super efficace !

Le plan initial de la Brute ne se déroule pas comme prévu. Il doit improviser. Et c’est une fois à la fin du roman que le titre prend tout son sens. Franchement, voici un petit roman à l’histoire inattendue où le lecteur, d’abord déstabilisé, revient vite du choc des premiers morts pour en apprécier toutes les subtilités. À lire avec sérieux… ou pas !

07/07/2022

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