Ces livres qui m’ont changé. Pour toujours.

On lit souvent pour s’évader, pour vivre autre chose, ailleurs. Mais parfois, ce n’est pas seulement le monde autour de nous qui change… c’est nous.

Certains livres ne se contentent pas de divertir ou de captiver : ils creusent, ils touchent juste, ils remuent des choses enfouies. Ils ouvrent des portes en nous qu’on ne savait même pas fermées. Ils posent des mots sur des sentiments flous, ou réveillent des questionnements qu’on pensait avoir laissés derrière.

Ces livres-là, je ne les ai pas oubliés.

Parce qu’ils m’ont fait réfléchir autrement. Parce qu’ils m’ont permis de mieux me comprendre. Parce qu’ils m’ont, à leur façon, transformé.

Voici quelques-unes de ces lectures qui ont laissé une empreinte durable — des romans qui ont résonné profondément en moi, et qui, encore aujourd’hui, continuent d’influencer ma manière de lire… et d’être.

5-FU : Un roman qui parle trop bien de ce qu’on vit trop mal

5-FU. Ce n’est pas le nom du dernier groupe grunge de Seattle, non, c’est l’identification d’une chimiothérapie pour combattre le cancer.

On y entre à vif, comme on plonge dans une histoire qu’on devine personnelle, mais qui touche à l’universel. C’est le récit d’un combat contre le cancer, oui — mais surtout le cri doux-amer d’un homme en quête de sens, d’humour, de lumière dans la tempête.

Lire 5FU, c’est accepter de regarder la maladie autrement : avec les yeux de celui qui la vit, la pense, la déconstruit, la transcende. C’est une plongée dans l’intime, dans le corps qui lâche, mais aussi dans la tête qui tient bon.

Mon fils s’est battu contre le cancer, et ce livre m’a profondément touché par sa justesse, sa force et sa façon de mettre des mots sur ce que tant de proches ressentent en silence. Petit livre, mais grand témoignage !

Kukum : un roman qui m’a ouvert les yeux et le cœur

Kukum de Michel Jean fait partie de ces romans-là. Une lecture douce et bouleversante à la fois. À travers le regard de la touchante Almanda, on entre dans un monde qu’on croyait connaître de loin — celui des Innus, de leur lien au territoire, de leur déracinement, de leur résilience. Mais ce n’est pas une leçon d’histoire : c’est une histoire d’amour. De transmission. De perte. De dignité.

Lire Kukum, c’est accepter de ralentir, d’écouter autrement. C’est se rappeler qu’il y a, tout près de nous, des réalités encore trop souvent invisibles. Ce roman m’a ouvert le cœur à d’autres voix, d’autres combats. Il m’a rappelé que la littérature peut être un pont entre les mondes.

Kukum m’a appris quelque chose d’essentiel : lire, c’est aussi un acte d’empathie.

Des fleurs pour Algernon : un roman qui m’a remué de l’intérieur

Il y a des livres qui ne se lisent pas, ils se ressentent. Des fleurs pour Algernon est de ceux-là.

Ce roman m’a pris par surprise. Lentement d’abord, avec la voix simple de Charlie, presque enfantine. Puis, au fil des pages, cette voix évolue, grandit, s’aiguise… jusqu’à devenir lucide, douloureusement lucide. Et là, j’ai compris que je lisais quelque chose de profondément humain, de bouleversant.

On parle souvent d’intelligence comme d’un but, d’un sommet à atteindre. Mais à travers Charlie, Daniel Keyes m’a montré qu’on peut tout apprendre… sans pour autant trouver sa place. Que la connaissance ne protège pas toujours de la solitude. Et que parfois, revenir en arrière est plus cruel que ne jamais avoir su.

Ce livre m’a brisé le cœur. Mais il l’a aussi agrandi.

Des fleurs pour Algernon, c’est un miroir tendre et implacable à la fois. Il m’a forcé à réfléchir à ce qu’on valorise chez les autres, à notre regard sur la différence, à ce qu’on appelle « normalité ». Et longtemps après l’avoir refermé, j’ai continué à penser à Charlie. À ses mots. À sa fragilité.

Des années ont passé depuis que j’ai lu ce roman, mais il vit encore en moi. Un livre inoubliable. Un livre qui laisse une marque.

“La lecture a cette force incroyable de pouvoir bouleverser une vie. Pour moi, certains romans ont été comme des clefs, ouvrant des portes invisibles en moi. Ces histoires ont illuminé des parts d’ombre, donné des mots à des émotions confuses, et parfois même inspiré des décisions essentielles. Ce ne sont pas juste des livres, ce sont des compagnons de route, des miroirs, des guides.”

Contre Dieu : un roman qui m’a mis à nu

Il y a des livres qu’on lit pour s’évader. Et puis, il y a Contre Dieu.

Ce roman-là ne console pas. Il dérange. Il provoque. Il va gratter là où ça fait mal, là où on ne veut pas toujours aller. Et pourtant, j’ai lu. Jusqu’au bout. Impossible de détourner les yeux.

Patrick Senécal, avec son style cru, direct, sans fioritures, m’a confronté à des questions que je n’étais pas prêt à affronter : la souffrance, la foi, la colère, la mort. L’injustice. Ce roman, c’est une descente dans les abysses d’un homme brisé, mais aussi un miroir. Un miroir de nos silences, de nos contradictions, de nos révoltes les plus intimes.

Je n’en suis pas sorti indemne.

Contre Dieu, c’est le genre de lecture qui ne laisse pas le choix : on l’aime ou on la hait, mais on s’en souvient. Pour moi, ce fut une claque. Un malaise nécessaire. Un rappel brutal que la littérature, parfois, ce n’est pas pour plaire — c’est pour réveiller.

Le Petit Prince : un livre minuscule, un choc immense

On pense parfois que Le Petit Prince est un conte pour enfants. On se trompe.

Ce petit livre, je l’ai lu sans m’attendre à grand-chose. Et pourtant, il a touché une corde en moi que je ne savais pas aussi sensible. Derrière les dessins naïfs, les phrases simples et les planètes minuscules, il y a une vérité immense. Celle de l’enfance qu’on oublie. Des liens qu’on crée. De l’essentiel qu’on ne voit qu’avec le cœur.

Je crois que Le Petit Prince m’a appris la tendresse. La vraie. Celle qui ne s’impose pas, qui écoute, qui apprivoise. Il m’a appris à poser un autre regard sur les choses, à ne pas rire trop vite des questions simples, à rester un peu curieux, un peu émerveillé, malgré le poids des jours.

Il m’a aussi appris que certains livres ne vieillissent jamais. Qu’ils nous accompagnent, qu’on les relise à différents moments de notre vie — et qu’ils nous parlent toujours, mais autrement.

Le Petit Prince, c’est une lumière douce qui éclaire l’intérieur. Un livre minuscule, oui… mais un choc immense.

« Il y a des moments dans la vie où l’on a besoin de se sentir compris. Paradoxalement, c’est parfois un personnage fictif, créé de toutes pièces, qui nous tend le miroir le plus sincère. »

Naufrage : un roman qui m’a secoué au cœur

Il y a des livres qui te happent dès les premières lignes, te serrent la gorge, te font sentir que tu n’en sortiras pas indemne. Naufrage de Biz est de ceux-là.

Frédérick, fonctionnaire de 39 ans, mène une vie tranquille avec sa femme et leur fils. Mais tout bascule lorsqu’il est muté aux Archives, un poste qui équivaut à une mise sur la touche. Cette situation le plonge dans une spirale de frustration et de dévalorisation. Et puis, un jour, l’impensable se produit.

Biz, avec sa plume incisive et poétique, nous plonge dans la descente aux enfers de Frédérick. Il explore la douleur, la culpabilité, la rédemption, tout en offrant une réflexion sur le système bureaucratique et ses dérives.

Ce roman m’a secoué, m’a fait réfléchir sur la fragilité de nos vies et la rapidité avec laquelle tout peut basculer. Il m’a rappelé que derrière chaque fait divers, il y a une histoire humaine, complexe et bouleversante.

Carbone & Silicium : un roman graphique qui m’a fait réfléchir sur l’humanité

J’ai toujours aimé les récits de science-fiction, mais Carbone & Silicium m’a offert bien plus qu’une simple aventure futuriste.

Dans un futur lointain, Carbone et Silicium sont des androïdes créés pour prendre soin de la population vieillissante. Élevés dans un cocon protecteur, ils s’échappent pour découvrir le monde extérieur. Séparés, ils mènent chacun leur propre chemin à travers les siècles, dans un monde dévasté par les catastrophes climatiques et les bouleversements politiques.

Ce qui m’a frappé dans cette bande dessinée, c’est la profondeur de ses personnages. Carbone et Silicium ne sont pas simplement des machines ; ils sont dotés de pensées, de doutes, de désirs. Leur quête de sens, leur recherche de leur place dans un monde en ruine, m’ont touché profondément.

Le style graphique de Mathieu Bablet est également remarquable. Les illustrations sont à la fois détaillées et poétiques, donnant vie à un univers riche et complexe. Chaque page est une invitation à la contemplation, à la réflexion.

Carbone & Silicium m’a poussé à m’interroger sur notre propre humanité, sur notre rapport à la technologie, à l’environnement, aux autres. C’est une œuvre qui ne laisse pas indifférent, qui résonne longtemps après la lecture.

« Quand tout vacille autour de soi, certains trouvent refuge dans la musique, d’autres dans la marche ou la prière. Moi, je l’ai trouvé dans les livres. »

Le Seigneur des Anneaux : le roman qui m’a fait aimer lire

Et bien sûr, il y a le grand Tolkien. Parce qu’il y a un avant et un après Le Seigneur des Anneaux.

Avant, lire c’était bien… mais ce n’était pas encore magique. Ce n’était pas encore cette aventure totale, ce voyage intérieur, ce vertige qu’on ressent quand on est absorbé par un monde si vivant qu’on oublie le nôtre.

Puis un jour, j’ai mis les pieds en Terre du Milieu.

Et là, tout a changé.

Ce roman, c’est bien plus qu’une histoire de guerre et d’anneau. C’est une ode à l’amitié, au courage tranquille, à la beauté des choses simples. C’est la peur de l’ombre, la lumière qui vacille, les chants elfiques qui résonnent, les paysages immenses et les cœurs fidèles.

Tolkien m’a montré que lire, c’est vivre mille vies. Que les mots peuvent dessiner des mondes si vastes qu’on s’y perd avec bonheur. Que les livres peuvent être des portails, des refuges, des compagnons.

Si je lis aujourd’hui, si je continue à chercher cette flamme, ce frisson, c’est grâce à Le Seigneur des Anneaux. Ce roman a planté en moi une graine qui n’a jamais cessé de pousser.

À lire aussi !

Un jour, j’ai ouvert Le Seigneur des Anneaux.
Je ne savais pas encore que je venais d’entrer dans le plus grand voyage de ma vie !

C’est en marchant aux côtés de Frodon, de Gandalf et d’Aragorn que j’ai compris : lire, c’est vivre mille vies !

À travers cet article, j’aimerais partager avec vous ce que représente Tolkien à mes yeux : l’émerveillement de mes premières lectures, l’admiration pour la richesse de son univers et la profonde résonance que ses thèmes continuent d’avoir en moi. Que vous soyez déjà passionné ou que vous n’ayez encore jamais foulé les chemins de La Terre du Milieu, je vous invite à découvrir — ou redécouvrir — ce géant de la fantasy qui a façonné bien plus qu’un genre littéraire !

Lire l’article…

Quand la lecture devient refuge

Ces livres qui m’ont accompagné dans l’épreuve

Quand lire devient vital

Il y a des livres qui m’ont changé… Et puis, il y a ceux dont je me souviens profondément, non seulement pour leur histoire, mais parce qu’au moment de leur lecture, je traversais des périodes difficiles.

Ces lectures-là m’ont accompagné dans le creux des vagues. Elles étaient là quand tout allait mal, quand les mots devenaient un refuge, une respiration, une présence silencieuse mais rassurante. Parfois, je ne me rappelle plus tous les détails de l’histoire… mais je me souviens exactement de l’endroit où j’étais, de l’émotion qui m’habitait, de ce que j’essayais de fuir ou de comprendre.

Ces livres ne m’ont peut-être pas transformé, mais ils m’ont tenu la main.

Ils m’ont permis de m’évader quand la réalité était trop lourde, de respirer quand l’angoisse serrait trop fort.

Ces livres ne m’ont peut-être pas sauvé, mais ils m’ont aidé à tenir.

Simetierre : Quand la fiction heurte de plein fouet la réalité

Je me souviens de ce moment étrange où j’ai ouvert Simetierre de Stephen King. J’étais père de mon premier enfant, à peu près du même âge que Gage, le petit garçon du roman. Et très vite, ce n’était plus seulement une lecture : c’était une claque. Une collision frontale entre l’imaginaire et ma propre peur la plus viscérale.

Lire ce roman-là, à ce moment-là, c’était comme marcher au bord d’un précipice. Chaque page me ramenait à ce que j’avais de plus précieux, à ce que je n’osais même pas imaginer perdre. King a cette cruauté géniale : il ne détourne pas le regard. Il nous force à contempler l’impensable.

Je n’ai jamais lu Simetierre comme une simple histoire d’horreur. Je l’ai lu comme un cri d’amour, un cri de douleur, un roman sur l’impossible acceptation. Et dans le silence de certaines nuits, ce livre continue de me hanter — pas à cause des fantômes, mais à cause de l’humanité brute qu’il met à nu.

Le Fléau : ma lecture dans l’ombre de la bataille de mon fils

Le Fléau de Stephen King fait aussi parti de cette liste. Un roman dense, sombre, apocalyptique… que je lisais pendant l’un des pires moments de ma vie : lorsque mon deuxième fils, alors âgé de huit mois, se battait contre la leucémie.

C’était étrange, presque contradictoire, de plonger dans une histoire de fin du monde alors que, dans la vraie vie, je luttais pour ne pas sombrer. Mais ces pages m’ont tenu debout. Elles m’ont offert un ailleurs, une forme de distance. Comme si, à travers la fiction, je pouvais respirer un peu, tenir bon.

Je n’ai jamais relu ce livre depuis. Je n’en ai peut-être pas besoin. Il est gravé en moi, non pour ce qu’il raconte, mais pour ce qu’il représentait à ce moment-là.

« Certains romans ne m’ont pas seulement diverti : ils m’ont tenu la main. Dans les moments les plus sombres, alors que tout vacillait autour de moi, ces histoires sont devenues des refuges, des phares, parfois même des compagnons silencieux. »

Quand Averia accompagnait l’espoir d’une seconde chance

Des années plus tard, c’est avec Averia de Patrice Cazeault que j’ai voyagé — un univers lointain, une planète étrangère, une aventure haletante et immersive… pendant que mon fils, maintenant âgé de 9 ans, recevait une greffe cardiaque. Les traitements avaient sauvé sa vie, mais ils avaient laissé son cœur trop fragile pour tenir sur le long terme.

Et moi, je tenais bon, un chapitre après l’autre, les yeux rivés sur ce monde de fiction pendant que le réel devenait presque trop lourd à porter. Ce roman m’a offert un refuge, une respiration, une échappée belle au cœur de l’épreuve. Il m’a permis de continuer, mot après mot, à espérer malgré tout.

Les romans que je n’ai pas vraiment lus, mais qui m’ont sauvé.

Lire à l’hôpital, c’est tenir contre le silence.

Je pourrais aussi parler de certains romans, de leurs mondes, de leurs héros… Mais parfois, ce n’est pas le livre qui compte, c’est le moment où je l’ai lu.

Pendant la maladie de mon fils, j’ai lu beaucoup. Dans des chambres blanches, dans des salles d’attente, dans des silences trop lourds pour être rompus autrement.

Je ne me souviens pas toujours des titres. Certains ne m’ont laissé que quelques images, un mot, une émotion fugace.

Mais je me souviens de moi, lisant.
Assis, debout, courbé.
Avec un livre sur les genoux, comme un petit refuge.

Je ne lisais pas toujours pour comprendre. Parfois juste pour respirer.
Lire, c’était tenir bon.
C’était poser une histoire entre moi et l’inquiétude.
Ce n’était pas fuir – c’était être là.
Autrement.

Et ces livres-là… même ceux dont j’ai oublié l’intrigue… m’ont changé.
Parce qu’ils m’ont accompagné dans des moments où tout vacillait autour de moi.
Parce qu’ils ont fait de moi un père en train de lire, quand il n’y avait plus rien d’autre à faire.

Ces romans, même quand je ne tournais pas toutes leurs pages, ont été des compagnons invisibles dans l’épreuve. Ils m’ont offert un souffle, une force discrète, un peu de lumière quand tout semblait s’éteindre.

Sans la lecture, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui. Peut-être perdu, peut-être devenu fou.

Lire, c’est changer de peau

Les romans ont ce pouvoir unique de nous transformer, parfois en douceur, parfois de manière radicale. Ils deviennent des miroirs où l’on se découvre, des portes ouvertes sur des mondes nouveaux, et des compagnons fidèles dans nos moments les plus intenses.

Ces livres qui m’ont changé ne sont pas seulement des histoires, mais des expériences vécues, des leçons d’humanité, des éclats d’émotion qui résonnent encore longtemps après la dernière page tournée.

Plus qu’une simple lecture, ils ont façonné une part de qui je suis aujourd’hui, et c’est sans doute là toute la magie de la littérature : celle de nous faire grandir, intérieurement, à travers les mots des autres.

Pis ça, je trouve ça beau !