Patrice Cazeault : Le Gambit écarlate

Alors qu’elle participe pour la première fois à un tournoi d’échecs de renommé, Mélodie ne se doute pas que sa grande joie sera bientôt repoussée pour laisser place à quelque chose de bien plus… horrible. Certains sont prêts à tout pour gagner. Tricher ? Oui, bien sûr… mais parfois ça ne passe pas que par les pièces sur l’échiquier !

Il n’est pas nécessaire de bien s’y connaitre à ce jeu. L’auteur utilise plutôt des termes généraux qui laissent imaginer le jeu, le tout se jouant beaucoup plus sur les sentiments et les émotions des joueurs. Au début c’est beau. Du temps en amoureux, dans un hôtel au pied des pentes de skis, à se démarquer dans un tournoi d’échecs dans le but de s’amuser et d’apprendre… Voilà ce qui était prévu. Mais ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé…

L’histoire se déroule tranquillement durant la première moitié du roman. C’est presqu’à se demander où est « l’écarlate » dans le récit. Parce que c’est très subtil au commencement. Mais il viendra, croyez-moi !

Ce roman c’est carrément une danse macabre sur un échiquier de 64 petits carreaux. Parce que chaque coup est important. Une feinte, une ruse, une stratégie qui ne laissent personne indifférent. Et le carnage ne se retrouve pas juste sur le plateau de jeu… Tranquillement une ombre menaçante plane sur l’hôtel. Une ombre malicieuse qui profite d’une tempête de neige record pour mettre à exécution ses plans macabres. Disparitions mystérieuses, meurtres… ? Rien n’est sûr dans cet hôtel. Est-ce qu’une tempête peut changer la nature des personnes au point de leur faire commettre des atrocités ?

Rien n’empêchera Mélodie de vaincre sur l’échiquier. Elle est venue ici et elle compte bien se démarquer ! Mais est-elle vraiment en sécurité durant ce tournoi ? Se concentrer sur son jeu, se méfier de tout le monde, ne faire confiance à personne… La paranoïa n’est jamais bien loin. Et puis, rien ne va plus. Mélodie s’enfonce de plus en plus profondément vers l’enfer… sans en être consciente au début, puis volontairement par la suite. Parce que gagner, c’est tout ce qu’elle veut !

« L’écarlate » prend de plus en plus de place dans le récit. Des scènes morbides parsèment les chapitres suivants, laissant au passage des images dures en tête. C’est glauque, c’est macabre, c’est horrible… Les frissons s’infiltrent de plus en plus en nous, nous chatouillant la nuque de temps en temps durant leur passage.

Encore une fois, Patrice Cazeault signe un roman intéressant. Ses idées sont toujours justes et bien présentées et son style me rejoint toujours facilement. Pas de doute, cet homme a un talent pour l’écriture !

04/09/2023